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22/01/2009 La Tribune : Le rôle de On Les autorités politiques et les organismes comptables nationaux et internationaux ont réagi immédiatement en suspendant les normes IFRS pour les produits financiers dont le marché est inactif ou « non représentatif » (nombre de transactions très faible) et en permettant alors aux institutions financières de calculer la valeur de ces actifs en interne, par une estimation des flux de trésorerie futurs, du taux d’actualisation, etc. On passe ainsi du Mark to Market au Mark to Model, de l’évaluation par le marché à celle par des modèles. On notera donc que l’on reste dans une logique de l’évaluation de l’entreprise en temps réel, qu’elle soit réelle ou reconstituée par des modèles. Pourtant la crise perdure et le marché interbancaire reste bloqué. Pourquoi ? Mais il faudrait pourtant bien comprendre que lever l’obligation de Faisons un rapide retour en arrière : pourquoi les normes IFRS et la comptabilisation à la juste valeur ont-t-elles été mises en place ? Il s’agissait, suite aux scandales Enron et WorldCom du début des années 2000, d’améliorer la « communication financière » et de restaurer la confiance des épargnants et des investisseurs. Soit. Ces normes auraient-elles empêché le scandale Enron ? Pas sûr, on a même eu pire depuis : Madoff. En réalité la comptabilisation à la juste valeur est une mauvaise réponse apportée à une question mal posée. Poussons sa logique jusqu’à l’absurde : si La notion de Fair Value découle en fait directement de l’idée qu’il existe, pour chaque entreprise, une « valeur fondamentale » ou intrinsèque, une valeur stable et connaissable que celle-ci, avec ces normes, devrait révéler. C’est un mythe, nous l’avons déjà dit (1), dans le champ de l’économie toutes les données sont variables et c’est justement le rôle du marché de les évaluer au mieux. C’est l’idée même d’obliger les entreprises à construire leur comptabilité suivant la méthode de la juste valeur qui constitue une erreur majeure. Le comptable doit s’occuper de la comptabilité, (la gestion actif/passif adaptée au « temps » de l’entreprise), l’analyste financier et le trader se consacrant à l’évaluation en temps réel. Chacun sa fonction, chacun son job, et tout ira mieux. Philippe Herlin Chercheur en finance (1) : « Théorie des marchés financiers : revenir aux concepts fondamentaux », Club Finance HEC, octobre 2008 |