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12/03/2009 La Tribune : Les banques calculent-elles correctement le risque ? A l’heure où les banques publient leurs comptes, il est nécessaire de revenir sur la façon dont elles calculent le risque de leurs activités. Combien garder en cash pour faire face aux soubresauts des marchés ? Comment calculer le risque de moins value sur un produit structuré ? Comment mesurer le risque global d’un portefeuille d’actifs ? Ces questions sont au cœur de Le problème est que ce modèle a été complètement pris à défaut par la crise actuelle, comme l’explique par exemple le rapport La Crise des Subprimes du Conseil d’analyse économique (article de Michel Crouhy page 155). Le document de Peut-on continuer ainsi ? On apprend, dans Capital de février dernier, citant le cabinet Innovest, que les crédits à la consommation aux Etats-Unis s’élèvent à 1000 milliards de dollars et que 70 % d’entre eux ont été titrisés. Les défauts de paiement sont en forte augmentation et s’élèvent à 100 milliards de dollars, soit 10 % du total. Un taux déjà très important, mais 10 % de taux de défaut sur des produits titrisés (c'est-à-dire structurés et disséminés) provoquent une onde de choc qui excède largement le stock de départ de 700 milliards… Après les prêts immobiliers américains, les crédits à la consommation s’annoncent comme une autre vague destructrice pour la finance mondiale. Ces crédits ont été titrisés en utilisant la VaR, en prévoyant un taux de défaut bien inférieur ! Bien sûr à l’époque personne ne pouvait prévoir que le chômage exploserait et mettrait en péril un grand nombre de débiteurs, mais les crises économiques arrivent bien plus souvent que ne le laisse penser la très sage loi normale. Ce risque est-il bien pris en compte ? Quelle est l’exposition des banques françaises à ces produits ? On espère qu’elles ont laissé tomber la VaR pour privilégier une approche plus pragmatique, car 10 % de taux de défaut sur le sous-jacent, cela veut dire que tous les produits structurés qui en sont issus entrent dans la zone rouge. On le voit, la crise actuelle remet en cause le modèle VaR lui-même. La solidité et la rentabilité des banques est mesurée avec un outil qui, c’est le moins que l’on puisse dire, ne donne pas satisfaction. Et c’est l’une des principales raisons de la crise actuelle, de la perte de confiance et de l’assèchement du marché interbancaire : les acteurs financiers utilisent un instrument de mesure incorrect, comme si un navigateur voulait tracer sa route avec un compas tordu. Philippe Herlin (1) Redécouvrir Benoît Mandelbrot en période de turbulences, La Tribune 5/2/2009 |